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Des enfants en mouvement

Si l’expression corporelle m’a toujours intéressée, j’ai souvent eu beaucoup d’appréhension à proposer des temps plus actifs lors de mes ateliers. Peur du débordement, de me perdre dans mes idées, de ne pas être moi-même à l’aise dans les mouvements, de ne pas réussir à proposer un univers assez riche aux enfants, etc. Mettre les enfants en action peut sembler effrayant et on est parfois rassuré de les savoir plutôt concentrés sur une table qu’à courir dans la salle. Depuis quelques années et grâce à la danse, j’ai moi même changé radicalement mon rapport au corps et aux activités physiques, ce qui m’a permis d’envisager de nouvelles propositions aussi en direction des enfants que j’accompagne.

Des outils pour l’expression corporelle

Au-delà de cette démarche personnelle de découverte du corps qui me permet de gagner progressivement confiance et aisance, j’ai aussi commencé à m’intéresser aux outils qui permettent d’accompagner un·e encadrant·e dans la menée d’activité d’expression corporelle. J’ai récemment découvert 2 outils très riches et accessibles à destination des maternelles

Gigote, un guide d’animations d’histoires actives et l’ouvrage Expression corporelle 2/6ans de Daisy et Sacha Stoloff. Ces deux ressources ont été découvertes lors d’une de nos visites au centre de ressources de l’IREPS (Instance Régionale en Éducation et Promotion de la Santé des Pays de la Loire).

Le premier, Gigote, est un classeur qui permet de découvrir la méthodologie des histoires actives : des trames d’histoires qui proposent différents mouvements, postures, expressions à effectuer durant la lecture de l’histoire.

Gigote représente un petit personnage écureuil qui accompagnera l’enfant à travers 73 fiches histoires aux thématiques variées (les saisons, les planètes, le voyage..). Les trames peuvent être facilement modifiées et adaptées à un autre thème et proposent des mouvements simples et diversifiés pour développer la motricité

La durée est environ de 15 minutes donc c’est un format qui me parait idéal pour débuter un atelier. Les fiches sont pensées avec une évolution et une conclusion ce qui permet de facilement gérer l’énergie de l’enfant. 

Je n’ai pas encore eu l’occasion de tester cet outil, la seule interrogation étant la nécessité d’avoir la fiche sous les yeux durant l’animation ce qui peut compliquer la tâche si on souhaite se mettre en mouvement avec les enfants.

La deuxième ressource, Expression corporelle 2/6 ans de Daisy et Sacha Stoloff, propose 10 séances avec thématiques (les animaux, l’hiver, l’atelier du peintre..). J’ai adoré cet ouvrage car il est extrêmement accessible et bien présenté, les fiches sont accompagnées de photographies de séances, de dessins, de listes de musiques.. 

C’est très facile à prendre en main et expliqué très simplement, avec l’expérience de plusieurs enseignant·es. 

L’autre point fort de ce livre est l’utilisation de l’imaginaire pour amener le mouvement. À chaque séance, les enfants sont emmenés dans un nouvel endroit avec des éléments sensoriels et narratifs. Du début à la fin, les différents temps (échauffement, expression libre, retour au calme), s’enchaînent naturellement avec une trame à suivre. 

Ma seule appréhension : que les enfants ne se projettent pas dans l’univers imaginaire proposé mais après avoir testé 2 fois des parties de séances, les enfants n’ont eu aucun mal à imaginer des fleurs dans la salle, des flaques d’eau ou des animaux qui croisent notre chemin !

Ces outils sont une bonne porte d’entrée pour celui·celle ne sait pas forcément comment proposer un contenu d’expression corporelle. Ces différentes trames d’activités sont simples et rassurantes et permettent de débuter en prenant de bons réflexes. Personnellement, je retiens aussi de ces séances qu’il est progressivement de plus en plus simple d’adapter, d’explorer et de se laisser porter par des idées en cours de séances.

D’ailleurs, les séances d’expression corporelle sont souvent particulièrement surprenantes car on y (re)découvre l’imaginaire foisonnant des enfants ; la facilité pour eux de se prendre au jeu de transformer la salle en forêt, le fait de peu se soucier de ce à quoi on peut ressembler quand on fait la mouche ou l’éléphant, l’évidence des idées nouvelles pour ajouter des arc-en-ciel dans la météo du jour ou bien sûr, leurs rires faciles quand on imite la toilette d’une araignée. Et tout cela, ça fait autant de bien aux enfants qu’aux adultes.