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On est là

C’est en parcourant instagram que je suis tombée sur le post de @aim.rea, qui annonçait la sortie de son nouveau podcast “On est là”. “Le podcast des meufs de cités : présentes dans toutes les sphères et pourtant complètement invisibles. Personne ne nous fait de place ? Pas de problème, on va la créer nous-même.”

Annabelle, aka @aim.rea, crée, je cite, les contenus dont elle a besoin : “Si vous écoutez ce podcast, s’il existe aujourd’hui c’est parce que je suis frustrée. Je suis frustrée que l’on n’existe pas. Mais ce que je sais faire de mieux, c’est de créer les choses que j’ai besoin de voir exister”. Ce “on” dont elle parle, ce sont ces femmes invisibilisées, ou représentées dans nos médias par des stéréotypes complètement ancrés.

Dans l’épisode 1 où Annabelle accueille Chahrazade, elles énumèrent 5 personnages types décrits par les médias pour représenter les femmes de banlieue. Ces schémas se répètent et entretiennent une image faussée de ces femmes. 

On sait maintenant à quel point la représentation est nécessaire et a un rôle important dans la construction de son identité. Grandir avec pour seules personnes qui nous ressemblent dans les médias des femmes très stéréotypées, peu mises en valeurs, voire carrément effacées, n’aide pas à se construire ou du moins, te fait croire que tu n’as pas d’autres destinée que de devoir ressembler à ces femmes.

J’ai évolué avec très peu de modèles pour me constuire. Je suis une femme, métissée, bisexuelle & banlieusarde. Que demander de plus pour se sentir à la fois invisible et pointée du doigt ? ” -Annabelle

Mais ces représentations exagérées n’ont pas que cette conséquence, elles renvoient aux personnes extérieures cette même image faussée et tronquée de ces femmes. Nous savons comment les préjugés fonctionnent et à quel point les médias font leur empreinte dans notre société. Ce n’est qu’une boucle infernale où ces clichés sont perpétrés.

Je pense qu’il est d’autant plus urgent de se défaire de ces schémas lorsque l’on intervient auprès de ces publics, où des jeunes filles, des enfants, se voient déjà attribuer des étiquettes, des caractères tout tracés, comme si leurs comportements étaient déjà écrits et vains.
Alors je salue l’initiative d’Annabelle, et encourage chacun.e à écouter ce podcast, qui permet à “ces meufs de cités” d’exister telles qu’elles se présentent et non pas via un prisme bien trop poussiéreux