Le terme “médiation culturelle” est aujourd’hui bien ancré dans le jargon des professionnels du champ artistique et culturel mais aussi du champ social ou encore de l’animation et pour autant, on a l’impression qu’il existe autant de définitions que d’individus à la pratiquer. Pour cause, les réalités de ceux et celles qui œuvrent en matière de médiation culturelle sont plurielles et presque aucun quotidien ne se ressemble. Cette diversité rejoint d’ailleurs le positionnement de plusieurs chercheurs qui considèrent qu’il est inutile d’en établir une définition officielle, au risque de réduire le foisonnement et la richesse artistique, culturelle et humaine rendus possible par la médiation culturelle.
« Au final, la médiation culturelle ne peut-elle être définie comme une sorte d’agent facilitateur culturel ? Nous nous refusons pour l’instant d’en donner une définition immédiate car la médiation est tout cela et bien plus encore en repoussant toute définition fermée et définitive. »
Serge Chaumier, François Mairesse, La médiation culturelle, Armand Colin, 2013
Alors si on veut malgré tout se faire une idée un peu plus précise de ce qu’est la médiation culturelle, par où commencer ? L’idée “d’agent facilitateur” est un bon point de départ. Elle est tout autant un intermédiaire, un créateur de liens, elle est au centre telle la métaphore d’un trait d’union. Bref, elle s’incarne à la croisée des personnes, des œuvres, des lieux culturels… C’est à la fois une démarche pour permettre la rencontre entre tous ces éléments, c’est à la fois une compétence pour ceux et celles qui la pratiquent, c’est à la fois une profession pour les personnes qui en font leur mission principale. Décidément, on comprend mieux pourquoi elle est indéfinissable de manière linéaire.
Pour mieux comprendre ce que peut être la médiation culturelle, il faudrait bien sûr se pencher du côté de ce qui la précède historiquement et politiquement (à savoir la démocratisation culturelle puis la démocratie culturelle), au même titre qu’il faudrait pouvoir mieux appréhender les évolutions sociétales qui y sont liées : la diversification des modes de création, un rapport de plus en plus horizontal avec les publics, la prise en compte des droits culturels… Mais tout cela, ce sera peut-être pour un autre article.
Ce qui est certain, c’est que les médiateurs ou médiatrices culturel·les, quelle que soit la discipline autour de laquelle ils ou elles travaillent (arts visuels, spectacle vivant, cinéma, littérature…) ont des points communs, principalement au niveau de leur posture : c’est un métier où il ne s’agit pas (plus) de se positionner en “sachant” face à des personnes dites “éloignées”, au risque pour certains de tomber dans le syndrome du “sauveur” qui viendrait sensibiliser l’autre à LA culture. Non, il s’agit d’être dans une posture d’écoute et d’observation avant tout, où les cultures de chacun·e sont à mettre sur un pied d’égalité, où l’objectif est de partager ensemble autour d’un contenu artistique avec des manières de faire variées… C’est finalement là que les démarches, formats et outils à mettre en place sont infinis.