Des moments suspendus !
Depuis 1990 le journal papier intitulé Les Papotins a donné lieu depuis 2022 à l’émission télévisée Les rencontres du Papotin. Cette émission diffusée sur France 2, se déroule à l’Institut du Monde Arabe à Paris.
Des rencontres atypiques
Lors de chaque épisode, une célébrité est invitée et interviewée par des journalistes amateur·es atteints de troubles du spectre autistique. Parmi les invité·es, on découvre aussi bien des artistes que des scientifiques et des personnalités politiques. Il est par ailleurs possible de voir en replay les épisodes consacrés par exemple à Christiane Taubira, Angèle ou encore Thomas Pesquet par exemple.
Durant ces temps d’échanges intenses, une seule règle doit être respectée : « On peut tout dire au “Papotin”, mais, surtout, tout peut arriver ! ». Ainsi, les célébrités, souvent prises de cours par des questions inattendues se livrent sur des aspects de leur vie peu, voire jamais abordés lors d’interviews réalisées par des journalistes professionnels. C’est d’ailleurs en partie cette règle qui rend l’émission unique et émouvante.
Une émission d’humour sincère
Ce qui me plait dans ces interviews, ce sont les questions sans filtre des journalistes. Les sujets abordés portent tout autant sur la vie personnelle, la société, que sur le monde : “ Vous avez beaucoup d’amis dans l’espace ?”. “ Est-ce que tu portes des chaussettes ? ”, “ Qu’est-ce que ça vous fait d’être la première femme de couleur à être dans le gouvernement français ? “, “ Tu fais des bêtises parfois ? ”.
On découvre chez ces journalistes amateurs des qualités rédactionnelles, une réelle éloquence et beaucoup d’humour et de sincérité, qui les rendent très émouvant·es.
L’émission se termine en musique ; une chanson est interprétée, parfois même composée spécialement par plusieurs membres du journal. Le mot de la fin est toujours prononcé par Grégory, qui, d’une manière à la fois enjouée et sérieuse, remercie chaque personne pour sa présence et sa participation.
Je suis toujours émue à la fin d’un épisode : les participant·es sont à l’écoute les uns des autres, le temps de parole est respecté et on sent du respect de la part de chacun. J’ai l’impression que le temps se suspend car nous sommes plongé·es dans les échanges. De plus, l’émotion n’empêche pas l’humour et la rigolade, et le plateau semble un endroit où il fait bon vivre.